Exposition Objets-Mémoire à Miécourt
LE FIL KINOULI
Une installation de Jacqueline Rommerts
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A l'entrée de l'exposition, le livre d'or et une Tour-Totem.
"Avec les tasses d’une grand-mère, les sous-tasses d’une amie ou
les vases ayant appartenu à une inconnue (chinés en brocante), Jacqueline
construit des tours-totems aux allures de grands candélabres baroques (tout est
toujours polysémique dans le travail de l’artiste). Lorsqu’ils sont réalisés à partir de la
vaisselle d’une même famille, ils contiennent la métaphore des liens
transgénérationnels."
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Les grandes toiles carrées ont été réalisées en 2004. La série débute à
Courtemaîche et reflète – trait pou trait - l’environnement de l’artiste, son
jardin – immense et la nature – à profusion. En travaillant à l’acrylique, l’artiste
cherche à mettre de la fluidité : il faut que le geste coule pour
permettre l’ondulation des tiges, l’éclosion des boutons et l’épanouissement
des corolles. Si les fleurs cherchent la
lumière, l’artiste cherche sa place dans ce lieu qui lui est nouveau. Certaines
toiles traduisent son sentiment de solitude. Parce que ces toiles parlent d’un
vécu, elles nous parlent du Beau sans être décoratives, elle nous parlent de
mouvement sans être instables, elle nous parlent d’équilibre sans être rigides.
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"Brûler la roulotte, c’est aussi permettre
au défunt de partir de l’autre côté, tranquille – complet. La roulotte prend alors la forme du véhicule
qui guide les morts. C’est Caron debout
dans sa barque flottant sur le Styx qui conduit les âmes de la Vie à la mort. C’est encore « la barque solaire » qui conduit le Dieu Râ de
l’aurore à la nuit, de la Vie au Royaume des morts.
Ces anciennes mythologies sont ici évoquées
dans ce délicat travail en fil de fer et en papier de soie. Jacqueline Rommerts a repris les formes des
barques, des roulottes ou des traîneaux comme autant de véhicules capables de
symboliser la nécessité du Grand Passage.
Fragiles en apparence, miniaturisés,
chacun de ces véhicules parlent aussi du Mouvement et de la Liberté, symboles universels de la Vie."
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Sur le palier, un lieu de passage en terre. |
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installation |
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"Le point de départ peut s’avérer
minime : le grelot du collier du chat, le bouton nacré d’une robe de bal, la
perle d’un bijou, une carte postale, une photographie, … Dans la série des
grandes assiettes, un réseau de souvenirs est pris dans la résine. C’est le cœur
de l’objet, au sens propre comme au sens figuré. Ensuite, les bords de l’assiette s’ornent d’une
mosaïque faite de pâtes de verre, de perles, de pierres, de cabochons et de fragments
colorés obtenus à partir de plats, d’assiettes, de bols ou de tasses en
porcelaine concassés. Ces petits corps
sont juxtaposés selon une gamme de couleurs ou une thématique de motifs comme
l’aurait fait Antonio Gaudi. L’objet central irradie, prend une nouvelle forme,
un nouvel espace et enfin se découvre une nouvelle fonction. "
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Dans une armoire vitrée, deux godillots,
un bénitier nacré qui irradie de nacre (des boucles de ceinture) |
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un autre autel, dédié à Marilyn Monroe. |
P.S. Texte, extrait du texte de présentation de l'exposition, Isabelle Lecomte